De Alghero à Politika
26 Avril 2018
Nous voici à nouveau sur notre blog, abandonné depuis plus de deux ans. Mais qu’avons-nous donc à raconter de si nouveau et excitant ?
Tout simplement un nouveau voilier et une nouvelle croisière ! Pendant ces deux dernières années, nous avons fait quelques petites croisières sur notre cher Ad Hoc, mais pas plus de 10-15 jours, dans les Sporades ou les Cyclades, le confort rudimentaire de notre cher voilier nous pesait de plus en plus, du moins devenait pénible pour son équipière.
Alors, capitaine André, qui avait toujours juré qu’il aurait un voilier et un seul, a commencé à gamberger. Résultat, il a décidé d’acheter un voilier plus grand et plus confort.
Après moultes recherches, il a trouvé son bonheur (et le mien !) à Alghero en Sardaigne. Autant dire que nous sommes passés de la 2CV à la Ferrari ! Un voilier Amel, Super Maramu de 53 pieds (soit env. 16m) ; c’est un ketch, càd qu’il a deux mâts.
Et voici le nouveau voilier, un Super Maramu
Une première visite du bateau à Alghero en novembre 2017 et nous voilà conquis, affaire conclue. Le bateau restera là-bas pour l’hiver, pendant que nous organiserons notre nouvelle croisière Sardaigne-Grèce pour ce printemps 2018
Ce premier contact nous a permis de tester le confort exceptionnel de ce bateau. Il faudra le débaptiser et lui trouver un nouveau nom. Petit Prince était le surnom donné à l'ancien propriétaire par sa femme !
Le bateau restera là-bas pour l’hiver, pendant que nous organiserons notre nouvelle croisière Sardaigne-Grèce pour ce printemps 2018 ; nous comptons bien prendre notre temps en folâtrant tant et plus pendant trois mois, de mi-avril à début juillet.
Plusieurs questions pratiques restaient à régler avant le départ. Trouver une famille d’accueil pour notre chatte Bali, qui n’a jamais navigué et qui n’aurait certainement pas apprécié ces quelques mois en mer. Nous avons trouvé un couple charmant habitant Bruxelles et qui a bien voulu prendre soin d’elle pendant toute cette période. Merci à Jacqueline et à Claude qui vont la chouchouter, et merci aussi à Raymonde pour nous avoir trouvé cette solution. Notre cher Ulysse fera évidemment partie du voyage, lui qui a été habitué à naviguer depuis sa plus tendre enfance.
Notre petite Bali croquée par Raymonde et première sortie en mer d'Ulysse à 3 mois, sur Ad Hoc
Les problèmes de ménagerie étant résolus, reste le transfert de l’équipage et du matériel de bord depuis notre maison de Politika en Grèce jusqu’en Sardaigne. Et ici encore, la solution a été trouvée grâce aux amis. Karoula, notre charmante professeur de grec à Politika, son mari Valadis et leur fils Panayotis, nous ont accompagnés en voiture avec une remorque pleine à craquer, jusqu’à Alghero.
Nous avons mis 3 jours et 2 nuits pour faire le voyage aller : la route de Politika à Igoumenitsa dans le nord-ouest de la Grèce ; ferry jusqu’à Bari en Italie ; puis la route de Bari à Civitavecchia, près de Rome ; ensuite le ferry jusqu’à Olbia en Sardaigne ; et enfin la route de Olbia à Alghero. Ce fut un voyage très plaisant malgré la mer Adriatique bien agitée.
Ils sont restés avec nous à bord du bateau au port d’ Alghero pendant deux nuits, puis sont retournés vers la Grèce pour ramener la voiture et la remorque à Politika, profitant de ce voyage pour aller visiter en cours de route le site de Pompeï. Un tout grand merci à Karoula, Vangelis et Panayotis pour ces bons moments passés ensemble.
Avant leur départ, on profite encore de la voiture pour un maxi ravitaillement !
C’est maintenant que l’installation à bord commence. Il faut déballer les cartons, découvrir le contenu existant des multiples coffres et équipets (70 équipets, 18 tiroirs, 3 vestiaires, sans compter les rangements sous les planchers et les couchettes) et ranger le tout le plus logiquement possible. Trouver une place correcte pour la yaourtière, le grille-pain, la cocotte-minute, le fer à repasser, en tenant compte du lave-linge, du frigo et du congélateur déjà en place ! Il y avait aussi un lave-vaisselle, mais trop petit et André l’a démonté, promettant de se charger de faire la vaisselle ! J’oublie le rangement des affaires de toilette dans les deux salles de bains (avec douche d’eau chaude). Bref, nous sommes dans un 5 étoiles et Ad Hoc doit être bien jaloux, lui qui a été mis au sec au chantier naval de Chalkida en Grèce.
Ulysse a déjà trouvé sa place à bord !
André a trouvé un nom bien sympathique pour le bateau : "Yamas", ce qui signifie en grec "à notre santé". Et bien sûr, le port d'attache du bateau est Politika ! On a évidemment changé de catégorie de bateau, mais nous comptons bien rester tels que nous sommes et ne pas faire les « dikkeneck » (en français : les gros cous) !
Depuis début avril, nous avons passé près de 3 semaines au port d’Alghero, ce qui est bien plus long que nos prévisions. En cause, des tracas moteur et instruments de navigation. Le moteur, pourtant quasi neuf, voulait bien démarrer une fois sur 4 et lorsqu’il était en marche, il refusait la plupart du temps de s’arrêter. Les instruments de navigation nous ont fait une petite crise aussi. Nous avons donc eu la visite d’un mécano spécialisé en moteurs marins, d’un électromécanicien, d’un électricien et d’un mécanicien Volvo, et j’oublie le plombier pour un robinet qui fuitait !
Cela n’a pas atteint le moral de l’équipage qui est resté zen et positif !
Ils ont été tous charmants et très compétents
Une connexion internet mobile est indispensable pour pouvoir consulter la météo. Pas facile avec un mode d'emploi en italien !
Ulysse peut se balader en toute sécurité, il a sa médaille avec numéro GSM italien !
En navigateurs prudents, nous avions prévu le séjour d’un expert de ce type de voilier pour une petite semaine de formation. Nous avons trouvé la perle rare, Philippe, sur le site internet « forum voiliers Amel » et nous avons eu le plaisir de faire la connaissance d’un skipper non seulement expérimenté mais hyper sympathique !
Cette semaine passée avec Philippe a été riche en apprentissages divers : manœuvres au port, utilisation des différentes voiles et tangons, technique de mise à l’eau de l’annexe et de son moteur, etc… le tout avec tellement de calme et d’empathie. Malgré les problèmes techniques, nous avons pu faire deux mouillages à Porto Conte, dont un de nuit, et même se sortir d’un échouage heureusement dans le sable !
Ce jour là on est restés gentiment au port !
Le lendemain, plus de vent mais une sacrée houle !
On s'est éclaté toute une journée à hisser les différentes voiles, jusqu'à 5 à la fois !
Ulysse adore le capitaine !
super saut !!!
Avant de partir Philippe a aidé André pour sa montée au mât, question de vérifier les différents équipements
Un tout grand merci à Philippe qui nous a donné la confiance nécessaire pour pouvoir larguer les amarres seuls sur ce magnifique voilier.
Il y en a un qui n’a pas été contrarié par ces journées passées à Alghero. Elles ont été paradisiaques pour Ulysse : une énorme plage de sable fin, couverte de montagnes de posidonies et de balles naturelles en algues. D’ailleurs c’est cette abondance d’algues qui a donné le nom à la ville.
L'opération nettoyage pour l'été à déjà commencé
Il faut avouer que nous en avons profité aussi, Alghero est parait-il la plus belle ville de Sardaigne. Nous avons apprécié les ballades dans la vieille ville, avec ses palazzo, ses ruelles de galets et ses remparts.
Coucher de soleil depuis les remparts d'Alghero sur Capo Caccia
La ville est aussi réputée pour le travail du corail rouge ; les bijouteries sont nombreuses et certains bijoutiers, de vrais artisans. D’ailleurs André s’est laissé séduire par des boucles d’oreilles que je porte avec plaisir !
Puisque nous avions du temps à passer à Alghero, on en a profité pour louer une voiture et circuler un peu dans la région. Première étape la ville de Sassari. Comme à Alghero, de petites ruelles avec galets, des palazzio, une belle place d’Italie et la traditionnelle cathédrale. Sans oublier une belle fontaine renaissance.
Nous avons continué la route vers l’une des plus belles églises romanes de Sardaigne, la Santissima Trinita di Saccargia. De toute beauté, sobre et très bien conservée. Nous qui apprécions le style roman, avons été comblés.
De l'époque romane nous sommes revenus quelques siècles en arrière, à l'époque nuragique (1800 à 500 av JC). Les nuraghi sont des tours (cône tronqué)construites en blocs de pierre non taillées. Il paraît qu'il y a plus de 7.000 nuraghi en Sardaigne. Et nous voilà sur le site du nuraghe Maiori à Tempio Pausania. Très impressionnant.
Le nord de la Sardaigne est une région riche en chênes liège.
Au retour, sur une magnifique route longeant la côte très sauvage, nous avons découvert une plage de roches calcaire érodées par le vent et la mer; un décor presque lunaire.
Alghero est une ville pleine de charme et habiter sur Yamas au port est bien confortable, mais là n'est pas notre objectif ! Il nous faut prendre la mer et descendre vers le Sud.
Il est temps de larguer les amarres et de dire au revoir à Paolo, le gardien du ponton (ormeggiatore) qui nous a si gentiment aidés pendant ce séjour.
Tchao Paolo. Gracie mille.
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